L'intelligence émotionnelle au travail est une compétence managériale de plus en plus recherchée

Managers, cultivez votre intelligence émotionnelle

L'intelligence émotionnelle au cœur des compétences les plus recherchées en management

Devenue l’une des compétences clés scrutées par les recruteurs, l’intelligence émotionnelle joue un rôle essentiel dans les relations au sein de l’entreprise. Managers, découvrez comment motiver et fédérer vos équipes en travaillant sur la gestion et la maîtrise des émotions.

Le règne du QI tout-puissant est-il fini ? Pas forcément, mais l’intelligence émotionnelle est désormais considérée comme une compétence clé dans le monde professionnel. Signe des temps, dans une étude réalisée par le World Economic Forum, l’intelligence émotionnelle arrive en sixième position sur la liste des dix compétences jugées indispensables en 2020 pour s’adapter à la quatrième révolution industrielle. En 2015, elle n’en faisait même pas partie… Alors, comment les émotions sont-elles arrivées sur le devant de la scène professionnelle ? 

Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?

Définie de manière officielle en 1990 par les psychologues Peter Salovey et John Mayer, l’intelligence émotionnelle (IE pour les intimes) désigne la capacité à reconnaître, comprendre et maîtriser ses propres émotions, mais aussi composer avec celles des autres. Ils soulignent que les personnes dotées d’une grande intelligence émotionnelle peuvent se révéler socialement plus efficaces. Les travaux menés sur l’intelligence émotionnelle ont montré qu’elle était épigénétique, c’est-à-dire qu’elle se développait en fonction de notre environnement familial, social et professionnel une fois parvenu à l’âge adulte.  

Le psychologue américain Daniel Goleman a démocratisé ce concept dans son livre « Emotional Intelligence », paru en 1995. Il y propose une synthèse de la littérature de l’époque sur l’intelligence émotionnelle ainsi que de nombreux travaux en lien avec les émotions, leurs relations avec le cerveau et les comportements sociaux. Il défend l’idée que l’intelligence émotionnelle rejaillit positivement dans la sphère relationnelle, professionnelle ainsi que sur la santé. Cette vision a suscité une large couverture médiatique et a engendré bien des débats pour savoir qui du Quotient Intellectuel (le fameux QI) ou de l’intelligence émotionnelle vous donnait le plus de chances de réussir votre vie.

Comment l’intelligence émotionnelle impacte-t-elle les relations professionnelles ?

Pourquoi donc l’intelligence émotionnelle, considérée comme une compétence secondaire il y a encore quelques années, fait soudain une entrée en grande pompe dans le classement des compétences professionnelles les plus recherchées, notamment en matière de management ? C’est encore un coup des robots ! La liste des tâches que l’homme peut leur transférer ne cesse de s’allonger à mesure que l’intelligence artificielle progresse, mais il reste un domaine dans lequel l’humain reste… humain, justement : c’est celui des émotions et de la sensibilité.

La capacité à gérer des équipes, la créativité, la souplesse cognitive sont des qualités liées à une grande intelligence émotionnelle et constituent les piliers d’un management bienveillant, éclairé et motivant. On comprend donc l’importance de cette notion au sein de l’entreprise. Une intelligence émotionnelle développée permet de créer de la cohésion au sein du groupe, de désamorcer les conflits et de bichonner les générations X et Y, qui rejettent le management autoritaire et dénué d’émotion. Cette compétence et ce style de management favorisent ainsi la baisse du stress au travail, tout en améliorant la motivation et le bonheur au travail.

Le hic, c’est que selon notre histoire personnelle, nous ne sommes pas tous égaux côté intelligence émotionnelle. La bonne nouvelle, c’est que cela peut se travailler.

Managers, comment développer votre intelligence émotionnelle ?

L’intelligence émotionnelle ne s’apprend pas comme on se forme sur un logiciel ou un outil technique. Pour manager une équipe, la consolider nécessite d’apprendre à se connaître et de s’inscrire dans une volonté de développement personnel. Voici quelques pistes pour travailler la vôtre au quotidien.

  1. Observez et nommez vos émotions pour mieux les comprendre
    Nous sommes en permanence traversés par des émotions, sans jamais apprendre à les identifier ou les nommer. Travailler en auto-conscience consiste à surveiller son état émotionnel et à nommer ses émotions pour développer sa force mentale. Vous n’êtes pas dans votre assiette aujourd’hui, mais… Etes-vous énervé ? Stressé ? Attristé ? Désappointé ? Faites l’effort de vous interroger jusqu’à ce que vous trouviez le juste mot. Cela vous permet à la fois de prendre de la distance avec votre émotion, d’identifier vos moteurs internes et de sortir des mécanismes de réaction automatique.

  2. Boostez votre pensée positive
    Abordez chaque difficulté et contrariété en commençant par vous affirmer : « Ça va bien se passer ». Cherchez ensuite les points positifs qui se cachent derrière toute expérience négative. Un client important vient de vous lâcher ? Votre équipe va avoir du temps pour prospecter et chasser des clients plus rentables. Un collaborateur n’a pas délivré le travail attendu en temps et en heure ? Peut-être ses compétences seraient-elles mieux exploitées dans d’autres tâches. Bref, vous avez compris la chanson : il n’y a pas de problème sans solution et vous allez devenir un manager qui pense à la solution plutôt que de bloquer sur le problème. Quoi de plus motivant pour une équipe ? Bon à savoir : ce « reconditionnement » par la pensée positive nécessite au moins trois semaines avant de devenir automatique, alors accrochez-vous !

  3. Devenez un pro de l’empathie
    Coupez l’herbe sous le pied de vos émotions négatives en développant votre écoute empathique selon la technique du miroir émotionnel. Comment faire ? Ecoutez attentivement votre interlocuteur et ponctuez vos discussions de mots positifs comme « Je comprends », « Je t’entends », « Je vois ce que tu veux dire ». N’ajoutez pas un « mais » derrière, sinon cela fonctionne moins bien ! À quoi ça sert ?

    Primo, vous donnez à votre interlocuteur le sentiment que ses émotions – ressentis et difficultés – sont entendues. Vous n’êtes pas indifférent et même si vous n’êtes pas (encore) d’accord, c’est déjà beaucoup. Secundo, vous vous conditionnez pour entendre vraiment ce qu’autrui vous dit, ce qui améliore vos chances de régler le problème.
     
  4. Ne faites plus rimer désaccord et colère
    Quand vous maîtriserez les différentes capacités qui précèdent, vous pourrez vous attaquer à ce dernier pilier qui requiert une intelligence émotionnelle musclée. Vous êtes en désaccord avec votre interlocuteur ? Utilisez les techniques issues de la communication non violente pour lui signifier de manière constructive et positive.

    Cherchez à reformuler le discours de l’autre en mettant l’accent sur les émotions que vous percevez. Puis, plutôt que de focaliser sur le problème, demandez-lui quelles solutions il a imaginées. Vous replacez ainsi la discussion sur un terrain plus favorable à l’échange.
Ces techniques reposent sur une grande maîtrise de soi et la capacité à suspendre votre jugement pour réfléchir avant d’agir ou répondre. Vous en êtes capable, à vous de jouer !

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